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Quid du nombre de séances

Combien de séances ?

temps de lecture : environ 5 minutes


Si cette question est récurrente auprès des patients, c'est certainement du fait qu'elle ne trouve jamais de réponse définitive. Une réponse honnête serait en effet : "ça dépend".


Nous voilà bien avancés...


Alors selon les méthodes, la demande du patient, les thérapeutes, cette réponse sera toujours variable. Dans certains cas, la promesse est d'une ou quelques séances, dans d'autres il s'agira d'un suivi à plus long terme. Et pour le suivi, à quels intervalles doit on revenir ?


Ce sujet mérite une certaine attention afin de pérenniser la relation thérapeutique et donner au patient des indications honnêtes et justifiées.


S'il n'y a pas de réponse définitive, c'est avant tout parce que chaque cas, chaque patient est différent. Nous ne sommes pas des mécaniciens, aussi nous ne garantissons pas un nombre donné de kilomètres pour un train de pneus neufs. Et là encore, ce serait variable selon la conduite, douce ou sportive, de l'utilisateur de la voiture.

En un mot, la vie décide généralement de ce qui se fait et le thérapeute doit apprendre à composer avec, à écouter et appréhender la Vie chez son patient. Il me parait tout aussi important de donner au patient les éléments qui lui permettent d'être lui-même à l'écoute, de pouvoir jauger de son état. Ainsi, il peut juger de la nécessité ou pas d'une future consultation.


Dans mon cabinet, j'ai pu mettre en place et observer un certaine modalité autour du nombre de séances. J'aime travailler sur 2 à 3 séances, la première et la seconde étant espacées, selon les cas, d'une à deux semaines. La troisième étant généralement une séance de suivi dans le mois.

Selon les cas, il arrive qu'une séance soit suffisante ou qu'un suivi (mensuel ou autre) soit nécessaire. Tout cela dépend de la réponse de la physiologie au traitement. Certains patients ont les ressources nécessaires pour qu'une séance permette de relancer de manière durable tout le système. Chez d'autres, il faudra ajuster régulièrement avant de trouver un équilibre pérenne. Nous avons tous un capital santé et un parcours de vie différents.

Il est donc difficile de concevoir que nous pouvons tous être pris en charge sans tenir compte, avec discernement, de ces éléments.


Il me paraît important de l'exprimer, même succinctement mais clairement, aux patients. Cela permet d'éviter de promettre des miracles (et s'ils arrivent, tant mieux, car le patient n'en sera que plus heureux et soulagé) ou de laisser planer un certain flou autour du suivi. En cabinet, j'essaye d'indiquer au mieux les différents éléments sur lesquels porter son attention (c'est également le travail proposé dans les ateliers « Au Contact de la Santé »).

Un prochain article abordera plus en détail ce sujet.


Ainsi, on peut appréhender l'évolution et la nécessité de revenir en consultation. L'avantage est de permettre aux gens de savoir si et quand revenir (après le traitement initial de 2/3 séances).

Mais, de manière plus importante encore, de les orienter factuellement vers une meilleure qualité d'écoute envers eux mêmes, ce qui est, à mon sens, une partie importante de ce que nous pouvons transmettre car c'est salutaire.

En effet, mieux on sait écouter les mots du corps, moins il a besoin de les crier pour nous les faire entendre.


Enfin, pour élargir l'horizon, n'oublions pas qu'un travail en psychothérapie par exemple, ne saurait se satisfaire d'une ou deux séances (sauf thérapies brèves, mais c'est une autre modalité et une recherche différente). Nous ne saurions nous satisfaire d'une séance de yoga pour en apprécier les effets, ni ne pensons qu'il suffira d'aller faire 2 séances de musculation pour retrouver une certaine forme physique.

D'ailleurs, si tel était le cas, les choses seraient abordées de manière suivantes : "je fais une séance, si je vais mieux, pas besoin de revenir, si je ne vais pas mieux, pas convaincu donc je n'y reviens pas". Pour la salle de sport, comme pour le yoga, comme pour le thérapeute...


Nous sous-estimons souvent la durée impliquée dans la mise en place des symptômes (hors accidents, lésions directes). Le corps s'adapte en permanence a un ensemble très important de facteurs et il arrive qu'il soit débordé : apparaît alors le problème. On notera l'apparition fréquente de signes précurseurs qui ne sont pas encore, à ce stade, handicapants. On compte alors -à juste titre- sur la capacité qu'a le corps à retrouver son équilibre (la fameuse homéostasie, qui aura droit a son ou ses articles).

Pourtant, cet équilibre peut disparaître et les symptômes, douleurs, s'installent. Il se présentent tout d'un coup de manière beaucoup moins supportable.

Penser qu'une heure suffit à tout régler apparaît alors réducteur (ou miraculeux). La bonne nouvelle réside dans le fait que la résolution est beaucoup plus rapide que le temps passé à "construire" la (et souvent "les") lésion.


Il y a tellement plus dans la relation thérapeutique que la simple "technique".

Le patient doit, selon moi, être "pris en charge" de manière complète. Il doit ressortir avec plus de réponses que de questions. La compréhension, le soulagement doivent être des valeurs partagées et non fantasmées par le thérapeute. Plutôt que de "guider" le patient, je préfère lui donner la possibilité d'apprendre à se repérer et à savoir qu'il peut revenir vers moi au besoin. Tout cet aspect s'intègre dans ma manière d'aborder le soin. Il n'est heureusement pas nécessaire d'en passer par cet aspect « analytique » en permanence (en particulier pour les patients).


Je développe ici la philosophie autour de mon approche et ce que je conçois nécessaire dans le cadre d'une consultation.


Aussi, la prise en charge d'une douleur, d'une entorse, d'un lumbago se fait -avant tout- en thérapie manuelle : écoute et réponse des tissus, fascias, muscles et de la physiologie.


Je veux rassurer celles et ceux qui souhaitent consulter sans forcément avoir la volonté de faire un voyage intérieur ou une découverte de nouveaux horizons. Mon travail concerne le corps et ce qui s'y passe ; c'est là ma priorité.


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